Albert Bensoussan est né à Alger où il a passé ses vingt-six premières années. Universitaire et écrivain, s’il est surtout un traducteur de l’espagnol, il a produit un grand nombre de fictions et de chroniques qui ont, pour l’essentiel, l’Algérie comme cadre. Il veut être le scribe d’une mémoire judéo-arabo-française et l’un des derniers témoins d’une coexistence qui a pris fin à l’Indépendance de son pays natal. Il a publié, notamment, La Bréhaigne (Denoël), Frimaldjezar (Calmann-Lévy, prix de l’Afrique méditerranéenne), Au nadir (Flammarion), Dans la véranda (Al Manar, prix du Grand Ouest) et, en 2017, L’Anneau (Al Manar).
Mais Djelfa encore, et pour la dernière fois – bien avant que les rebelles n’aient enserré la ville dans un carcan de terreur. Ce fut une après-midi de Hana. Prononcez bien le ha en vous raclant la gorge, kha, car il s’agit d’une cérémonie sacrificielle. Le grand Nessim se fiançait avec la plus jeune des nièces d’Israël – peut-être s’appelait-elle aussi Aïcha, qui est un prénom que nos filles ou nos mères portaient encore en ce temps-là.
_Une enfance juive en Méditerranée musulmane