Daniel Mesguich, né en juillet 1952 à Alger, a quitté l’Algérie en mai 1962. Acteur, metteur en scène, professeur d’art dramatique, il a monté plus d’une centaine de spectacles, tant de théâtre que d’opéra, joué dans de nombreuses pièces et dans une quarantaine de films pour le cinéma et la télévision. Il a dirigé le Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis, le Théâtre national de Lille et le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Auteur de plusieurs traductions et d’un grand nombre d’articles théoriques sur le théâtre, il a notamment publié des essais : L’Éternel éphémère (Verdier, 2010), Le Théâtre (« Que sais-je », 2011, avec Alain Viala) ; des livres d’entretiens : Le Passant composé (Le bord de l’eau, 2004, avec Antoine Spire) ; Je n’ai jamais quitté l’école (Albin Michel, 2009, avec Rodolphe Fouano), Vie d’artiste (Écriture, 2012, avec Jocelyne Sauvard) ; un roman : L’Effacée (Plon, 2009) ; un livret d’opéra : La Lettre des sables (« Quatre-Vents », 2014) ; une pièce de théâtre : Boulevard du boulevard du boulevard (L’Avant-Scène théâtre, 2006); Estuaires (Gallimard, 2017).
Quant à mon enfance « juive », je dois vous dire, chère Leïla, et aux Français (j’allais écrire « aux vrais Français ») qui liraient ces quelques pages, aux Français de France, juifs ou pas, que, non, je n’ai pas eu, en Algérie, d’enfance « juive ». Pas, en tout cas, comme on pourrait se la représenter, m’imaginant baignant dans quelque tradition biblique plus ou moins arabisée, mes parents et moi sacrifiant à tels ou tels rituels exotiques et pittoresques.
_Une enfance juive en Méditerranée musulmane