Esther Heboyan est née en 1955 à Istanbul dans une famille arménienne où l’on se parlait en turc moderne ou en arménien occidental. Elle passe ses premières années dans sa ville natale, où elle est scolarisée dans une école catholique, puis séjourne deux ans en Allemagne, avant de s’installer avec sa famille dans la région parisienne en 1963. Elle a effectué des études d’anglais à l’Université Paris 10 et de journalisme à l’Université d’Iowa City aux États-Unis, puis soutenu une thèse sur l’œuvre de la nouvelliste américaine Grace Paley à l’Université Paris 3. Depuis 1996, elle est enseignant-chercheur en littérature américaine et en traduction littéraire à l’Université d’Artois où elle a édité ou co-édité des ouvrages scientifiques. Traductrice du turc et de l’anglais vers le français, en particulier de quelques ouvrages de Nedim Gürsel et de l’œuvre poétique de l’écrivain britannique Moris Farhi (Cantates des deux continents, Bleu autour, 2012), elle est l’auteure d’un recueil de poèmes (Les rhododendrons, Empreinte temps présent, 2009) et de deux recueils de nouvelles (Les passagers d’Istanbul, Parenthèses, 2006) et Comme un dimanche d’août à Burgaz (Empreinte temps présent, 2011) qui ont été traduits en turc (Aras, 2007, Everest, 2012).
Alors que l’avion s’élève au-dessus de Roissy, je me demande si l’immeuble de la rue Descartes à Asnières-sur-Seine existe toujours. C’était à la périphérie de Paris un immeuble post-haussmannien, cinq étages plantés au milieu des pavillons, boutiques, ateliers et fabriques de la place des Quatre-Routes, un habitat de pierres brunâtres, percé de fenêtres en bois et d’une lourde porte vitrée qu’ajouraient des arabesques en fonte.
_Une enfance turque