Yiğit Bener, né en 1958 à Bruxelles d’un père diplomate, a grandi entre la France et la Turquie. Il a entrepris des études de médecine à Ankara mais les a abandonnées en raison de ses activités militantes qui l’ont conduit, suite au coup d’État de 1980, à s’exiler à Bruxelles, où il a vécu dix ans. Depuis 1990, il habite Istanbul, travaille comme interprète et se consacre à l’écriture à la suite de son père Erhan Bener (1929-2007) et de son oncle Vüs’at O. Bener (1923-2005), deux figures de la littérature turque de la seconde moitié du XXe siècle. Il est l’auteur de plusieurs romans, essais, nouvelles et livres pour enfants. Son dernier roman, couronné en 2012 par le prestigieux prix Orhan Kemal, a été publié en 2015 sous le titre Le Revenant aux éditions Actes Sud, où avait paru, en 2010, un de ses recueils de nouvelles, Autres cauchemars. Yiğit Bener a enfin signé des traductions du français vers le turc, en particulier celle de Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline, qui lui a valu le Prix 1992 de la meilleure traduction.
Douleur ou humiliation ? Les deux, assurément, mais c’est surtout de stupeur que je fus saisi lorsque la gifle paternelle s’abattit sur ma joue. C’était la toute première, du moins la première dont je me souvienne. Qu’avais-je dit pour mériter cela ? Et d’abord, comment ce père aimant avait-il pu me frapper ?
_Une enfance turque