Les arrière grands-parents de Jeanine de La Hogue sont originaires du Vaucluse et d’Alsace et sont arrivés en Algérie en 1834. Elle-même est née en 1921 à Aïn Temouchent où son père état juge de paix. Après de nombreux déménagements en Algérie, elle se marie à Constantine puis part pour le Maroc, Dakar et la métropole, au gré des mutations de son mari alors officier. Elle revient à Alger en 1944 où elle s’installe avec son mari et sa fille. Contrainte au départ en 1962, elle s’installe à Paris et débute une carrière dans le journalisme et l’édition. Tout en s’intéressant aux rapatriés et à leur littérature (« La Mémoire Littéraire en Algérie depuis 1951 ») elle fonde une association, « Mémoire d’Afrique du Sud », et une revue « Mémoire Plurielle » (toujours visible sur le web). Parmi ses ouvrages sont : Ballade triste pour une ville perdue, Mémoire d’absence.
Vers l’âge de quatre ans, j’eus la plus belle surprise de ma petite enfance. Un matin, avec des airs mystérieux, maman m’entraîna dès le petit-déjeuner sur une place inconnue de ma petite ville, me fit monter dans un engin – un « car », me dit-elle – qui démarra en trombe et nous conduisit à folle vitesse (du moins en ai-je jugé ainsi) jusqu’à la mer, la mare nostrum, que je découvrais. Je n’oublierai jamais la véritable extase qui me saisit devant cette immensité calme et scintillante, j’en restais figée.
_L’enfance des Français d’Algérie avant 1962