Jean-Jacques Jordi est né à Fort-de-l’Eau (Algérie) en 1955. Par son père comme par sa mère, il est un de ces « Mahonnais » comme l’on disait en Algérie, descendant des habitants de l’île de Minorque (Baléares) qui sont venus dès la conquête de 1830 s’installer en Algérie. Le plus ancien membre de la famille de son père arrive à Alger en 1832, celui de sa mère en 1836. L’armée française installe les Mahonnais qui sont habiles à travailler la terre, à Hussein-Dey puis l’administration coloniale crée pour eux, en 1849, le village Fort-de-l’Eau d’où ils essaimeront tout le Sahel d’Alger. mais en 1962, c’est le départ pour Jean-Jacques Jordi, sa mère et son père, coiffeur de profession. Le 30 juin 1962, ils débarquent à Marseille où l’enfant fera toutes ses études qui déboucheront sur l’obtention, en 1983 à l’université d’Aix-Marseille, d’un doctorat en histoire contemporaine avec une thèse portant sur les Espagnols en Algérie. Jean-Jacques Jordi deviendra un spécialiste des populations européennes en Algérie, des migrations en Méditerranée et des rapatriements, tous sujets auxquels il a consacré de nombreux travaux. Enseignant, chercheur associé à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, il est actuellement administrateur des Musées de Marseille. Il a publié en 2012 Un silence d’Éta, Les disparus civils européens de la guerre d’Algérie (SOTECA, Paris) et Des photographes dans la guerre d’Algérie (photographies Agence Magnum, texte Jean-Jacques Jordi, Ouest-France Éditions, Rennes).
Les parties de boules de la fin d’après-midi étaient une institution pour les grands mais aussi pour l’enfant que j’étais. Il n’était pas question que je ne joue pas avec les adultes ! Si l’on m’écartait, la colère me prenait. Alors, souvent, on me perchait sur une branche du seul arbre du jardin en terre battue, et les adultes avaient enfin la paix.
_L’enfance des Français d’Algérie avant 1962