Gülten Akın (1933), née à Yozgat (à l’est d’Ankara), suit des études de droit, puis exerce la profession d’avocate, qu’elle abandonne pour suivre son époux, sous-préfet dans différentes régions d’Anatolie, avant de s’établir à Ankara. D’abord influencée par F.H. Dağlarca et Behçet Necatigil, dans L’Oeillet rouge (Kırmızı Karanfil, 1971) elle utilise avec bonheur des tournures de la langue du peuple, ainsi que des formes traditionnelles, lamentations funèbres ou ballades (türkü). Elle assimile aussi, dans L’Épopée de Seyran (Seyran Destanı, 1979), la langue épique de Nâzım Hikmet.
Nous avons vécu. Nous avons mis à part la poésie
pour faire contrepoids aux montagnes.
Maintenant ? Comme ça ? Dans cette situation ?
Les fleurs ne vont pas éclore aux Indes.
Notre maître l’Esquimau donnera toutes ses clés
Dans la chambre en sécurité, sifflant et riant aux éclats
Dans le bien, le bonheur, dans l’ordre respirant
tandis que vient l’été, que s’allongent les jours.
_J’ai vu la mer