Je reçois à l’instant votre lettre où je sens tant d’affection. Je suis coupable de ne pas vous avoir écrit d’autant que les raisons qui m’empêchaient de le faire sont pleines de cette vanité qu’il me faut avouer. Est-il pardonnable de retarder une lettre parce qu’on croit vraiment qu’elle n’est pas digne de l’ami à qui on écrit ? Je suppose que vous attendez de moi autre chose que des phrases. Malgré mon silence, je voudrais que vous sachiez combien vous êtes mes amis et combien je pense à vous.
Extrait de la lettre de Louis Bénisti à Albert Camus ( Madrid, 1935)
_Albert Camus Correspondance avec ses amis Bénisti