Sait Faik Abasıyanık est né en 1906 à Adapazarı, dans l’actuelle Turquie occidentale. Il publie ses premiers poèmes en 1925, alors qu’il est lycéen à Bursa, et sa première nouvelle en 1929, alors qu’il étudie à la Faculté des Lettres d’Istanbul. Il séjourne ensuite brièvement à Lausanne, puis plus longuement à Grenoble, où il suit des cours d’économie. Définitivement de retour à Istanbul en 1934, il fait de l’écriture son gagne-pain après la mort de son père, en 1939. Il a publié un recueil de poèmes, deux romans et, surtout, des nouvelles, d’abord parus dans des journaux et revues, puis recueillis en une dizaine de volumes. Elles lui vaudront une reconnaissance nationale, voire internationale. Le cinéma turc l’adapte, l’Académie Mark Twain (États-Unis) l’accueille. Il meurt à Istanbul en 1954.
Les éditions Bleu autour ont entrepris de faire traduire en français l’ensemble de l’œuvre de nouvelliste de Sait Faik (1906-1954), qui restait à peu près inédite en français. Ainsi, les dix recueils de cet auteur majeur de la modernité turque seront peu à peu traduits en français.
Dans ces moments-là, je ne bois pas d’alcool, je marche. Je marche droit devant moi, vite las de chaque endroit parcouru. Je rencontre des animaux, des gens, des jardins, des bords de mer déserts. Je renais. Comme ce fut aujourd’hui le cas. Deux êtres humains, deux lapins, deux agneaux, l’un vivant, l’autre non, m’ont susurré à l’oreille que les gens espéraient encore.
_Le café du coin