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Bleu autour

Et les mères, rieuses, stupéfaites, admiratives, écoutaient leurs enfants réciter… les fables de La Fontaine qu’elles ne comprenaient pas, les ponctuant de cris enthousiastes. Car mon père, habituellement si critique et lucide sur tant de sujets concernant la façon dont l’Algérie était administrée, ne sut pas prendre des distances à l’égard des programmes qui s’enseignaient dans les écoles des colonies françaises. Et lui qui parlait et écrivait l’arabe littéraire et dialectal, comme mon oncle et mon grand-père, lui qui passait tant de temps à faire pour chacun l’écrivain public, à traiter des formalités de mariage, des conflits familiaux, des actes de notaire, toutes choses indéchiffrables pour lesquelles on venait le trouver, il n’imagina pas que sa fille dût l’apprendre aussi. _À l’école en Algérie des années 1930 à l’Indépendance

Anne-Marie Langlois

Anne-Marie Langlois est née à Alger. Elle a grandi entre cette ville et le domaine de Sébaïn, la ferme de son père, né en 1904 à Tasslent, dans les Béni Lent, où son propre père s’était établi dès 1880. Sa mère était espagnole, issue de parents armateurs à Palma de Majorque. Elle a quitté l’Algérie avec sa famille en 1961 et vit actuellement dans la Drôme. Après avoir fait de la traduction et du rewriting aux éditions Ramsay, elle a été restauratrice puis marchande de tableaux. Depuis quinze ans, elle écrit. Parmi ses publications : Se souvenir de Sébaïn (Belfond), Prix du roman d’Anbronay 2003, Prix François-Mauriac de l’Académie Française 2003 ; Le Passant (Belfond, 2004) ; Enclaves (R. Laffont, 2007) ; contributions à plusieurs ouvrages dirigés par Leïla Sebbar.

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