Christelle Taraud, historienne, enseignante dans les programmes parisiens de Columbia University et de New York University, membre associé du Centre d’histoire du XIXe siècle des Universités Paris I et Paris IV (France), elle est spécialiste des questions de genre et de sexualités dans les espaces coloniaux, tout particulièrement au Maghreb. Elle a notamment publié La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc (1830-1962), Paris, Payot, 2009 [2003] et « Amour interdit ». Prostitution, marginalité et colonialisme. Maghreb (1830-1962), Paris, Payot, 2012. Elle a aussi codirigé Femmes d’Afrique du Nord. Cartes postales (1885-1930), Paris, Bleu Autour, 2011 [2006] et Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVe à nos jours, Paris, La Découverte, 2018.
Pendant une grande partie du XIXe siècle, le « mariage arrangé », alors monnaie courante dans les classes dominantes et possédantes, mais aussi dans une grande partie du monde rural toujours majoritaire en France, reste en effet globalement incontesté. Pour la bourgeoisie triomphante au pouvoir depuis la Révolution de 1789, le mariage permet cependant, simultanément, d’unir deux familles et deux patrimoines, donc de faire fructifier les affaires, tout en confortant la mainmise et la domination des hommes sur les femmes.
_De la séduction