Né à Tunis le 10 mars 1947, Hubert Abraham Haddad a suivi l’exil de ses parents en 1950, à Belleville, Ménilmontant puis dans les banlieues populaires. Il a connu les aléas de l’immigration, entre un père marchand forain et une mère d’origine algérienne qui souffrait de troubles de l’identité. Une enfance évoquée dans son récit Le Camp du bandit mauresque (Fayard, 2005). Son premier recueil de poèmes, Le Charnier déductif, paraît en 1967. En 1968, il fonde, dans la mouvance du surréalisme, la revue Le Point d’être. À partir de Un rêve de glace (Albin Michel, 1974 ; Zulma, 2005), romans et recueils de nouvelles alternent sans discontinuer avec des essais sur l’art ou la littérature, des pièces de théâtre et des recueils de poèmes. Aux éditions Zulma et Livre de Poche : Palestine (roman, 2008, prix des Cinq Continents de la francophonie ; poche 2009, prix Renaudot Poche) ; Géométrie d’un rêve (roman, 2009 ; poche 2011) ; et Opium Poppy (Zulma, 2011).
Ma grand-mère maternelle Baya, née Harrar, forte femme qui fut l’une des premières à revendiquer en Algérie le divorce au risque de sa vie, était analphabète et conteuse heureusement bilingue. Née dans la langue arabe, elle parlait joliment le français pour nous, les fils, qu’on destinait à l’expatriation.
_Une enfance juive en Méditerranée musulmane