La femme prolétaire a un sort bien plus déplorable encore. Pour faire la même besogne que l’homme, elle est payée deux fois moins que lui. Aussi, souvent si honnête soit-elle, il lui faut trafiquer de son corps pour ne pas mourir de faim. À cela se joint, pour elle comme pour toutes les autres femmes, des vexations et des injustices de toutes sortes. Nous n’avons aucun droit. Si préoccupées que nous soyons du gouvernement de notre pays, nous sommes impitoyablement repoussées de toutes les assemblées, tant électives que législatives. La République n’aurait cependant pas trop du concours de tous et de toutes.
_Hubertine Auclert, pionnière du féminisme