İlhan Berk (1916-2008), né à Manisa (près d’Izmir), est d’abord, brièvement, instituteur, puis devient professeur de français, qu’il enseigne de 1945 à 1955 dans différents établissements, notamment dans la région de la mer Noire. Il travaille ensuite, de 1956 à 1969, au bureau des publications de la direction générale de la Banque agricole (Ziraat Bankası) à Ankara, avant de se retirer à Bodrum, sur la côte égéenne, où il poursuit ses activités d’écrivain et de traducteur (Saint-John Perse, René Char, Apollinaire, Max Jacob, Rimbaud…). Dans les recueils Bonjour, Terre (Günaydın Yeryüzü, 1952) et Chant de Turquie (Türkiye Şarkısı, 1953), il est proche, par la sensibilité comme par l’expression, de Fazıl Hüsnü, Oktay Rifat ou Cahit Külebi ; sa personnalité trouvera son expression la plus complète avec Mer de Galilée (Galile Denizi, 1958), cependant que Égypte-Galion-Aiguille (Mısırkalyoniğne, 1962) relève du lettrisme et que le Livre des réjouissances (Şenlikname, 1972) confine par son style à la prose. Très fécond, touche-à-tout de génie, il avait été découvert par Abidin Dino, avec lequel il resta lié d’amitié.
Une femme de papier te regarde et rit
Désormais tu es donc plus belle que le ciel
_J’ai vu la mer