Jean-François “Maxou” Heintzen, né en 1957, agrégé de mathématiques (qu’il a longtemps enseignées), joueur de vielle et professeur de musique (instruments traditionnels), est docteur en histoire. Ses recherches portent sur les pratiques musicales des milieux populaires (XVIIe-XXe siècles), en particulier sur le genre “multimédia” qui a fait florès sous la IIIe République et dont il est l’un des spécialistes français : celui des complaintes criminelles colportées par des « canards sanglants ».
J’ignorais alors tout de cette forme éditoriale, de ce répertoire et de sa diffusion. Je fus happé par le caractère profondément polymorphe de l’imprimé, humble dans son contenu et son aspect (seul un bois gravé l’orne, des fautes d’orthographe et de syntaxe le parsèment) mais sophistiqué par la multiplicité des codes qui s’y superposent, du visuel à l’auditif. Avais-je trouvé le chaînon manquant entre le savant et le populaire ? Depuis, de vide-greniers en archives et bibliothèques, j’en ai compulsé plus d’un millier. Lues, chantées, exposées, ces complaintes m’accompagnent désormais. Vingt ans plus tard, l’élan initial ne s’étant jamais perdu, me voici avec ce livre.
_Chanter le crime – Canards sanglants et complaintes tragiques