Mooshegh Abrahamian est né en France en 1950, d’un père arménien qui s’y est établi en 1948. L’arménien est sa langue paternelle, le française, sa langue maternelle. Membre de l’association Solidarité franco-arménienne, il publie régulièrement des tribunes dans la presse française. Dirigeant d’entreprise à Carpentras (Vaucluse), il entend parallèlement exercer une activité de traducteur en française de textes arméniens. Le Fou, de Raffi, est le premier ouvrage qu’il a traduit. Mooshegh Abrahamian dédie sa traduction à ses parents, à son grand-père maternel, qui a été assassiné en 1915 à Kir-Cheir, et à sa grand-mère maternelle, qui est arrivé en France en 1924, ainsi qu’à son grand-père et à sa grand-mère paternels, qui sont morts les armes à la main en 1918 à Sardarabad.
La lune venait de disparaître derrière l’horizon. Elle n’éclairait plus le fort qui se détachait, tel un point sombre, au-dessus des collines. L’obscurité totale qui régnait semblait vouloir protéger les assiégés, alors que la lune, enfant chéri de la voûte céleste, les aurait désignés de ses doigts argentés.
_Traduction, Le Fou