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Bleu autour

Dehors…
Nous, dedans, nous nous taisons, à la gorge de notre silence ne s’est pas plantée une flèche arrachée à l’aile d’un aigle noir… _J’ai vu la mer

Nâzım Hikmet Ran

Nâzım Hikmet Ran (1902-1963), né à Salonique dans une vieille famille de dignitaires ottomans, est poète dès son plus jeune âge. Après avoir rejoint la résistance turque lors de la guerre d’indépendance, il part en 1921 à Moscou où il s’inscrit à l’Université des Peuples de l’Orient et fréquente les milieux culturels alors en pleine effervescence. Il retourne en Turquie en 1928, collabore à des journaux et revues, travaille dans des studios de cinéma mais, à cause de son appartenance au parti communiste, passe le plus clair de son temps dans la clandestinité ou en prison. Bénéficiant d’une amnistie pour le dixième anniversaire de la République (1933), il est à nouveau arrêté en 1938 et restera emprisonné jusqu’en 1950. Après 1951, il vit en exil, à Sofia, Varsovie, Moscou, où il mourra et où il repose. La générosité, la variété, la chaleur humaine et la vitalité qui parcourent son oeuvre, longtemps interdite dans sa patrie, lui assurent une place à part dans la poésie turque, bien au-delà de l’engagement partisan de son auteur. Une partie a été écrite en prison et il a décrit dans des pages émouvantes comment l’inspiration de L’Épopée de Cheikh Bedreddin (Şeyh Bedrettin Destanı) lui est venue, dans sa geôle de Bursa, lors de sa dernière incarcération. Dans la dernière période de sa vie, il a séjourné à Paris, notamment auprès de ses amis Abidin et Güzin Dino qui, avec l’épouse de Nâzım Hikmet, Münevver Andaç, le traduisirent et contribuèrent à le faire connaître en France. Ont notamment paru en français : Paysages Humains / Memleketimden İnsan Manzaraları (François Maspero, 1973) et Il neige dans la nuit et autres poèmes (Gallimard, 1999).

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