Nihat Behram (1946), né à Kars (nord-est de l’Anatolie), frère cadet d’Ataol Behramoğlu, suit ses études à l’Institut du journalisme. Il est emprisonné dix-huit mois pour avoir participé à une manifestation contre un article du code pénal turc en 1972, année où paraît son premier recueil, Hayatımız Üstüne Şiirler (Poèmes sur notre vie). Il collabore aux revues Les Amis du Peuple (Halkın Dostları) et Militant (Militan). Après le coup d’État de 1980, il vit en exil jusqu’en 1996. De retour en Turquie, il reste un poète et romancier engagé aux côtés du Parti communiste turc.
Il y a de ces moments
— ah je ne puis les dire— de tels moments
le monde n’est qu’un mot
c’est-à-dire simplement un mot, un seul mot
clair, proche à le toucher du doigt
comme si une feuille pouvait soudain trembler à ma lèvre
— ah si elle pouvait soudain trembler—
un anneau de cristal en diffusant des lumières roulera à terre
_J’ai vu la mer