Roger Dadoun. Né à Oran. École Saint-André, lycée Lamoricière. Université, Alger, 1946 : philosophie, psychotechnique, littérature. Journaliste à Alger Soir, Fraternité. Sorbonne, 1948 : philosophie, psychologie, esthétique, ethnologie (cours suivis : P. Francastel, R. Barthes, G. Bachelard, G. Dévereux, J. Lacan). Collaboration à France Culture et à des revues : Les Lettres nouvelles, Preuves, Nouvelle Revue de Psychanalyse, Les Temps modernes… A enseigné à Paris VIII-Vincennes : analyse filmique département Cinéma, littérature. Professeur émérite de littérature comparée à Paris VII-Jussieu. Entre autres livres publiés : Geza Roheim, anthropologie psychanalytique (Payot, 1972), Eros de Péguy (PUF, 1988), Duchamp (Hachette, 1996), Cinéma, Psychanalyse & Politique (Séguier, 2000), Manifeste pour une vieillesse ardente (Zulma, 2005), L’érotisme. De l’obscène au sublime (PUF, 2010), Sigmund Freud (L’Archipel, 2015).
Comme si l’écho d’un Chema Israël récité aux lueurs de l’aube sous mezouza continuait de retentir en lui, un double appel duel sur le gamin se rue, le gonfle : garde montante (paternelle), garde descendante (maternelle). Descension : elle vient de la mère, elle est pour la mère, elle s’enfonce dans les « bas quartiers », s’ouvre sur la mer, oblative – prends à droite, petit. Ascension, c’est affaire du père, elle est pour le père, elle s’élève, accède au Village nègre, va s’égarant sur le champ de manoeuvre et le cimetière juif – à gauche toute, môme.
_Une enfance juive en Méditerranée musulmane