Maintenant les peuplades, mélangées en grand nombre par des unions avec les blancs, présentaient une population splendide, ayant la haute et droite stature du sauvage, l’intelligence facile de l’Européen.
Depuis longtemps, il n’arrivait plus de nouveaux condamnés du pays des blancs, l’ignorance ayant partout disparu, le mal ne se commettait que comme accident et tendait à devenir phénomène. L’Europe avait évolué. Le vieil Abraël, à la tête toute grise, n’était point encore satisfait : il rêvait le progrès rapide. Les récits d’Europe lui donnaient le vertige et les tribus lui semblaient loin en arrière.
Il avait raison, l’Europe allait vite, toujours traînant à la remorque les peuples tardifs et son avant-garde de progrès lancée en avant.
Collection Classiques
Rééditions commentées et illustrées de textes classiques.