C’est fou comme, la nuit, rouler comme ça toute seule sur cette autoroute avec vous dans mon dos qui ne dites rien peut vous donner des idées noires. Tenez, je vais allumer la radio pour nous tenir un peu compagnie à tous les deux. Avec un bruit de fond, c’est plus facile de parler. Surtout à un… je veux dire, vous êtes…
Pourtant vous me paraissez tellement vivant, comme lorsqu’on rêve d’un… et que, dans le rêve, il a l’air si charnel et présent qu’au réveil, pendant une fraction de seconde, on croit s’être trompé et on se dit, quel cauchemar, j’ai cru qu’il était… Et toujours pendant ce bref instant où les deux mondes se mettent en place et qu’on se trouve encore à la lisière des deux, on ne sait plus trop si on doit faire un pas d’un côté, vers la douleur d’une absence si réelle, ou un pas de l’autre côté, vers la douleur d’une présence si illusoire.
Thème Le monde du livre