Lors de mes séjours à Paris, j’ai souvent observé de paisibles pêcheurs qui, sur les quais, font partie intégrante du décor parisien. Cette activité m’a semblé aussi typique du Français moyen que l’est la pêche à l’éperlan dans les eaux de Stockholm pour un Suédois. Je considérais que les Anglais étaient les Pêcheurs à la ligne avec un grand P ; avec les libellules comme seule compagnie, ils apprécient la paix champêtre du week-end sur les berges verdoyantes de quelque cours d’eau britannique. Il ne m’était jamais venu à l’esprit que le caractère impatient des Français, sauf rares exceptions, puisse être associé à ce passe-temps propice à la méditation. Je suis d’autant plus étonné, maintenant, de découvrir que la pêche est presque un vice national.
Thème XXe siècle